Pollution spatiale: une décharge autour de la Terre

Cette chronique a été produite pour le compte de CFAK, la radio universitaire de l’Université de Sherbrooke. Je suis chroniqueur dans l’émission “Le 9″ !

Les émissions et ballados sont à retrouver sur le site de la radio !

Chronique

Aujourd’hui, je vous invite à un voyage dans l’espace, pour explorer un phénomène inquiétant : la pollution spatiale.  

En 2022, il s’est lancé plus de satellites qu’entre 1957 et 20161

Face à l’augmentation du nombre de satellites en orbite, la question des débris dans l’espace devient une préoccupation majeure.

La croissance du nombre de débris spatiaux sur autour de la Terre

Alors qu’est-ce qu’un débris ?

C’est un objet spatial d’origine naturelle ou humaine. Par exemple, ça peut-être un étage de fusée, un morceau de fusée, un cailloux. Ça peut être un satellite qui n’est plus utilisé, qui est mort de sa belle mort. En bref, sa mission est achevée. 

Que deviennent ces débris ?

C’est l’atmosphère qui, bien que mince, va progressivement contribuer à faire sortir certains objets de leur orbite. 

Et l’atmosphère est plus épaisse à mesure que l’on se rapproche de notre belle planète bleue. 

Donc, si on met un objet autour de la terre, plus il est haut, plus il reste longtemps en l’air.

Pour vous donner une idée, pour un objet sur l’orbite de l’ISS, qui se trouve à environ 400 kilomètres, il faudrait plusieurs mois, voire plusieurs années, pour qu’il retombe et se désintègre dans l’atmosphère. 

Quand la NASA fait voler ses satellites scientifiques, c’est à environ 700 kilomètres, il faudrait plusieurs décennies pour qu’ils se désintègrent en retombant sur Terre. 

En revanche, pour les objets plus hauts, à 1 000 kilomètres, il faudra des siècles. 

Et les objets qui sont encore plus hauts, comme nos satellites GPS, c’est au-dessus de 20 000 kilomètres. Sans intervention, ces satellites sont là pour toujours 2.

Donc pour résumer, après des décennies de conquête de l’espace, on a littéralement un cimetière de satellites au-dessus de nos têtes et qui nous regardent en disant « Laissez- moi mourir ». Parce que pour eux, bien évidemment, le paradis est sur Terre. 

Des Vitesses Vertigineuses et un Danger Cinétique

Les carcasses de satellites, comme tout objet en orbite, ne se déplacent pas lentement. Ils filent entre 7 et 8 kilomètres par seconde, entre 25 000 à 28 000 km/h

À titre d’exemple, pour un objet 1 millimètre « c’est l’énergie cinétique d’une boule de bowling lancée à 100 kilomètres par heure », pour 1 centimètre « l’équivalent d’une voiture de 1 500 kg à 130 kilomètres par heure », et à 10 centimètres, « l’équivalent de 240 kg de TNT » 3.

Pour faire simple, même une guimauve à cette vitesse pourrait abîmer un satellite !

Et du coup, à ces vitesses, un objet minuscule, comme une vis ou une particule métallique devient un danger pour les sorties spatiales de nos astronautes, cosmonautes et autres taïkonautes.

Starlink et l’Explosion du Nombre de Satellites

Un acteur majeur qui contribue à cette pollution spatiale est Starlink, le projet SpaceX qui a pour objectif de déployer des milliers de satellites en orbite basse pour fournir Internet à travers le monde. 

Starlink projette de mettre en service un maillage autour de la Terre pour proposer un accès internet haut débit partout avec des satellites placés à environ 550 km d’altitude.

Et c’est sans compter la Chine qui a prévu 100 missions spatiales en 2024 et l’Inde qui devrait effectuer 30 lancements entre 2024 et 20254

La multiplication de ces satellites, en orbite basse, augmente le risque de créer un syndrome de Kessler, un scénario catastrophe où la quantité de débris spatiaux devient si importante qu’elle déclenche une réaction en chaîne de collisions. 

Imaginez juste, une succession de collisions d’objets spatiaux en chaîne qui rendrait la mise en orbite de nouvelles missions spatiales impossibles. Et dans l’espace, quand un débris en percute un autre, sa vitesse peut doubler. 

Plus aucun lancement de satellite, plus d’aller-retours sur l’ISS, plus moyen d’expédier Elon Musk sur Mars, jusqu’à ce que tous nos déchets finissent avec les autres: sur Terre. Cette situation rendrait l’orbite terrestre quasi infranchissable.

Et contrairement aux satellites, nous ne pourrons pas rejoindre le Paradis !

Un Défi pour l’Avenir

Face à cette pollution croissante, la communauté spatiale commence à chercher des solutions. Plusieurs initiatives sont en cours pour nettoyer l’espace, comme l’utilisation de filets ou de bras robotisés pour attraper les débris. 

Et tout cela en plus des mesures préventives comme désorbiter le satellites après leur fin de vie. Et du coup accélérer leurs chutes, puis désintégration dans l’atmosphère.

On peut citer le projet de l’Agence Spatiale Européenne Clear Space 15 qui a pour but d’envoyer un bras robot dans l’espace pour capturer et faire redescendre des satellites6 ou des initiatives privées comme celle du Japonais Astroscale qui travaille sur son service de retrait de débris spatiaux.

Mais pour l’heure, une grande partie de ces débris est cataloguée, c’est-à-dire que leurs mouvements sont suivis par des télescopes et des radars. 

À ce jour, il est possible d’observer des objets au minimum « de 10 centimètres en orbite basse, ou 1 mètre en orbite géostationnaire ». 

Selon l’ESA Space Environment Report 2023 7, on compte aujourd’hui environ 36 000 objets de plus de 10 cm dans l’espace. Parmi eux, près de 28 000 sont recensés.

Donc on a un cimetière spatial en haut, mais pas en bas.  

Le Cimetière spatiale est aussi sur Terre

Au cœur de l’océan Pacifique, entre la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud, se trouve une zone connue comme l’endroit le plus isolé de la planète : le « point Nemo ». 

Craint par les marins et source d’inspiration pour certains artistes, ce lieu est situé à plus de 2 600 kilomètres des terres les plus proches (les îles Ducie et de Pâques).

D’ici 2031, la NASA prévoit de retirer du service la Station Spatiale Internationale, qui pourrait finir sa course au point Nemo. Après une désorbitation prévue en 2026 et la désintégration partielle de ses modules dans l’atmosphère, les restes de la station tomberont dans cette zone isolée du Pacifique 8

Pour l’instant, la NASA n’a pas prévu de récupération, et les débris spatiaux pourraient sombrer dans les profondeurs, tout comme plusieurs satellites l’ont déjà fait par le passé à cet endroit.

Comme quoi, on a beau faire des stations spatiales internationales et fabriquer des bases lunaires pour phagocyter le reste de l’univers, on en revient toujours aux choses évidentes: repêcher nos déchets. 

Monsieur Poubelle serait fier !

Sources

  1. https://www.usgs.gov/media/images/chart-commercial-government-civil-satellites-launched ↩︎
  2. https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/03/l-infographie-en-combien-de-temps-un-satellite-retombe-tout-seul-sur-terre_6071814_1650684.html ↩︎
  3. https://www.nationalgeographic.fr/espace/debris-spatiaux-des-lasers-pour-depolluer-espace-satellites-collisions ↩︎
  4. https://www.asiapacific.ca/fr/publication/space-intro-emergence-new-actors#:~:text=la%20Chine%20a%20effectu%C3%A9%20un,Inde%20devrait%20effectuer%2030%20lancements. ↩︎
  5. https://www.esa.int/Space_Safety/ClearSpace-1 ↩︎
  6. https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-satellites-starlink-pourraient-ils-causer-syndrome-kessler-108060/ ↩︎
  7. https://www.sdo.esoc.esa.int/environment_reportSpace_Environment_Report_latest.pdf ↩︎
  8. https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-05-23/qu-est-ce-que-le-point-nemo-ce-cimetiere-spatial-au-coeur-du-pacifique-ou-l-iss-doit-se-crasher-4f52583c-5697-4c7d-90b1-2a40f2a06ae6 ↩︎

Les espaces que j’habite sur Internet

Voici un petit mind mapping des espaces que j’habite sur le web.

Je trouve intéressant l’idée de partir de ce blog pour en faire une sorte de Hub. Même si pour beaucoup de personnes aujourd’hui, le Hub est plutôt Youtube ou Instagram.

L’avantage d’un site web, c’est qu’il peut être présenté de la manière voulue, sans être pensé autour des standard des outils dans l’air du temps.

Autrement dit, ne pas utiliser de plateforme fermée comme Hub de mon activité me permet de m’émanciper de la dimension “designed for Newsfeed”.

Et cela convient parfaitement avec mon usage des réseaux sociaux. Je préfère le “contenu catalogue” au “contenu flux”, mais paradoxalement, c’est ce qui rend ma chaîne Youtube et mes réseaux moins repérables !

Mes sites tournent pour la plupart sous WordPress, mais sinon, je préfère largement coder des sites en brut avec un CMS fait main (plus PHP, mais je ne dis jamais non à Node JS).

L’actualité tech en quelques vannes

Il y a quelques jours, j’ai écrit quelques articles au format courts. Je voulais m’essayer aux brèves qu’on voit dans Canard PC, un peu (beaucoup) rude et écrite avec un sens aiguisé !

Ça vaut ce que ça vaut, mais je voulais le poster sur mon blog !

Deep tech et relance

C’est officiel, l’état Français a annoncé une nouvelle vague d’investissements publics dans le secteur de la deep tech, et plus précisément du hardware.

Une bonne nouvelle pour les stagiaires de la Start-Up Nation qui vont enfin pouvoir rentabiliser leur achat groupé de Raspberry pi, élégamment intégrés dans leurs boitiers en aluminium.

Comme quoi, le drop shipping est enfin intégré dans France Relance.

Le pipeline de l’animation 2D est désormais nomade

On y est. Procreate a annoncé le lancement imminent de Dreams. Son outil pour l’animation 2d. Uniquement disponible sur iPadOS, il est calibré pour faire de sa plateforme le killer-os de l’animation. 

De la à dire que le prochain classique de l’animation aura été produit entre deux frames, il n’y a qu’un pas (comme le système d’affichage de Swift (Swift c’est pour développer les apps iOS (effectivement les blagues c’est moins drôle quand on les expliquent))).

Cet article est sponsorisé par l’outil Saas AutoIndent 3.

Dilemmentaire, mon cher Watson

Mais t’as vu notre monde de merde. J’veux dire, qu’on vive dans un utopie ou dans une distopie, c’est complètement fou, enfin !

A l’heure ou l’écologie est de la science-fiction…

Un jeu de mot ambitieux sur la MedTech

Thèse.

Antithèse.

Prothèse … attends quoi ?