Storyboard et démarche artistique

Je dois vous confesser une chose: depuis que je fais de la vidéo sur internet avec mes projets personnels, j’ai rarement choisi de penser ma mise en scène avec un storyboard papier.

J’ai essayé à de nombreuses reprises de m’y mettre, mais force de constater que placer une caméra dans le viewport d’une scène en 3D me semblait plus simple que que sortir un crayon pour faire de la mise en scène.

J’étais dans une dynamique d’apprentissage des outils de la 3D. Du coup, j’ai préféré me consacrer à la mise en scène virtuelle, malgré le fait que j’ai quand même travaillé sur de la sculpture en argile ou du croquis préparatoire.

Mais il y a quelques mois, j’ai décidé de tenter le pari un peu fou de faire un court d’animation en stop motion.

Ça faisait alors longtemps que j’avais arrêté de toucher à la 3D, et à la création du numérique en général. J’étais dégouté et épuisé par de récentes expériences, et à vrai dire, je ne sais toujours pas si je vais avoir l’opportunité de réaliser mes rêves multimédias.

Mon envie de retoucher à l’animation n’est pas venue directement du visionnage de dessins animés, mais du visionnage d’un clip. Ce film, plein de passion, était accompagné de storyboard papiers.

En regardant ce film, j’ai compris quelque chose qui me trottait dans la tête depuis un certains temps. Et plus encore depuis cette dernière année où se sont succédés drames, expériences difficiles et rencontres formidables.

Le plus important pour moi dans la réalisation audiovisuelle n’est plus seulement le produit fini.
Le plus important pour moi dans la réalisation personnelle n’a encore jamais été le retour sur investissement.
Le plus important pour moi dans la création ne doit pas être comment l’altérer pour la vendre.

Le plus important doit être la démarche.

Parce que si mon film n’est pas génial, si ma technique n’est pas impeccable, si mon nanar ne se vend pas, qu’en reste-t’il.

Les années à venir seront très certainement riches en innovation centenaires, et en révolutions has been. L’Intelligence Artificielle sera bien meilleure animatrice 3D que moi. Quelqu’un à l’autre bout du monde sera sûrement plus productif que moi. L’algorithme n’aura sûrement pas beaucoup de temps à me consacrer.

Et finalement, j’ai envie de faire en sorte que si mon oeuvre existe, elle soit l’aboutissement d’un cheminement.

Je veux que ma reflexion se reflète à la fois dans le produit fini, mais aussi dans mon état d’esprit.

Le storyboard reflète pour moi quelque chose de plus important que le film lui même.

Il est à lui seul la preuve que certaines histoires méritent plus que Chat GPT. Et à l’avenir, il sera la preuve que la main humaine de pourra jamais être remplacée: rater un trait est impossible pour un robot.

Et si j’ai envie d’aller vite sur un projet, ce seront mes compétences qui me permettront de gagner du temps. Et mon expérience se ressentira à cet instant.

Si j’ai envie de prendre mon temps, ce seront mes compétences me permettront d’avancer dans de nouvelles expériences. Et ma maîtrise se ressentira à cet instant.

Et du coup, j’ai juste envie de créer.

Moralité: foutez moi la paix, je dessine !

Quelle histoire raconter ?

Dans la vie, il y a parfois des moments ou on a besoin d’évasion. Pour certains, cette nécessité se traduit par une volonté de voyage. Pour d’autres, il s’agit de s’immerger dans une oeuvre, de lire, de voir, d’écouter, de jouer. Dans tous les cas, il s’agit de mettre tout ses sens en éveil pour se propulser dans un lieu exotique.

Ma manière à moi, c’est d’écrire, de raconter des histoires. Mais ayant été élevé dans une société où l’image est désormais plus présente que les mots, j’ajoute à mes textes des dessins, des créations visuelles, très souvent, du code. 

Ces derniers temps, j’ai ressenti la volonté de m’évader. De prendre de la hauteur et d’imaginer à quoi peut ressembler l’ailleurs qui me passionne.

Ces dernières années ont été riches en rêves: j’ai essayer d’imaginer à chaque fois des projets personnels qui me sont forts de sens. Des projets qui visent à mieux comprendre et à mieux me comprendre.

Depuis près de sept ans maintenant, je développe, en plus de ma web série UNAI, deux projets qui me semble carrément passionnant et qui me donne l’envie de créer.

Le premier est un univers de science fiction que j’ai commencé à développer autour d’un scénario (date d’il y a 9 ans). Le coeur de ce projet est la vidéo, puisque le scénario que j’ai développé est pensé comme un script de film. Il est axé sur des personnages forts, et sur une mise en scène iconique. L’écriture derrière ce projet est très personnelle, puisqu’elle reflète ma vision de nombreuses thématiques. Avec un univers monochrome et sombre, animé par des airs de jazz atypiques.

Le second est un univers de fantasy. Le projet est beaucoup plus jeune que le premier (il date d’au moins quatre ans), mais n’en demeure pas moins développé. Ce projet est un conte onirique et coloré. Il raconte l’histoire de personnages faibles qui deviennent forts, ensembles. C’est donc une sorte de romance mêlée d’amitié, de trahisons et de combats.  Ce projet là, pour le coup est différent, puisqu’il est pensé d’abord comme un univers avec quelque chose de plus chalereux.

Alors vous pouvez peut-être vous dire que tout cela fait beaucoup de travail, avec énormément de dessins, de codes, de graphismes…. Mais c’est oublié que je suis le gars qui a réussi à créer une web série en CGI en parallèle de ses études en autodidacte.

Aujourd’hui, la question que je me pose est la suivante: quelle histoire raconter.

Il y a quelques temps, j’ai eu une discussion avec quelqu’un qui m’est proche. Cette personne me posait la question que je me pose aujourd’hui. Après qu’elle m’ai expliqué ses idées (qui sont soit dit en passant géniales et audacieuses), je n’avais alors pas su répondre à la question.

Aujourd’hui, je me retrouve dans son cas.

Je vous épargnerais les tenants et aboutissants de ma réflexion, mais il y a malgré tout une notion qui m’interpelle: l’auteur. A quel point j’ai envie que l’histoire me soit personnelle ? 

On arrive à la finalité de mon cheminement de pensé: aujourd’hui, je suis à un moment de ma vie ou j’ai quelque chose de spécifique à raconter, une humeur et un ressentiment à partager. Et j’ai envie de justifier mon choix par sa proximité avec ma vision actuelle.

Les histoires que j’écris ne sont peut-être pas des oeuvres qui changeront à jamais le monde ou qui chambouleront celles et ceux qui y pénètre. 

Mais elle me changeront, moi. Et c’est peut-être ça, être un conteur d’histoire.