Quelles sont les différences entre cross média et transmédia ?

Dans le domaine de la communication et du marketing narratif, les concepts de cross média et transmédia sont fréquemment discutés, notamment dans des secteurs créatifs comme le jeu vidéo, l’animation, la bande dessinée ou les expériences sur site. Bien que ces termes puissent sembler similaires, ils désignent des approches distinctes pour raconter des histoires à travers différents médias. Cet article examine les différences entre le cross média et le transmédia, en se concentrant sur leurs applications dans ces domaines spécifiques.

Cross Média: l’adaptation au coeur de l’expérience

Le cross média consiste à diffuser un même contenu sur plusieurs supports médiatiques, adaptés à chaque format, afin de toucher un public plus large. Voici comment cette approche se manifeste dans les jeux vidéo, l’animation, la bande dessinée et les attractions :

Jeux Vidéo

Dans le domaine des jeux vidéo, une franchise peut être adaptée à différents médias pour maximiser son impact.

  • Exemple : La franchise Assassin’s Creed d’Ubisoft. Le jeu vidéo principal est accompagné de romans, de bandes dessinées, d’un film, et de courts-métrages animés, chacun racontant une version de l’histoire ou offrant des perspectives supplémentaires, mais tous reprenant les éléments centraux de l’univers du jeu. Le film est pour moi un cas d’école, car il porte la volonté d’adapter les éléments scénaristiques issus des premiers jeux (notamment l’arc autour de l’animus, pourtant abandonné dans les suites).

Animation

L’animation peut également bénéficier de l’approche cross média en adaptant ses contenus pour différents canaux.

  • Exemple : La série animée Pokémon. Outre la série télévisée, Pokémon a été adapté en jeux vidéo, cartes à collectionner, films, mangas, et produits dérivés, chacun portant le même univers et personnages.

Bande Dessinée

Les bandes dessinées peuvent être adaptées pour toucher un public plus large à travers différents médias.

  • Exemple : The Walking Dead a commencé comme une bande dessinée avant de devenir une série télévisée à succès, puis des jeux vidéo, des romans, et des produits dérivés. Chaque média adapte l’histoire centrale de la bande dessinée originale. Et je ne parle pas des adaptations dans l’animation et le jeu vidéo qui ne se comptent plus !

Attractions

Les parcs à thèmes et attractions peuvent également exploiter le cross média pour enrichir l’expérience des visiteurs. Ce qui est extrêmement intéressant est la volonté d’adapter un univers le plus fidèlement possible à un moment donné.

  • Exemple : Les attractions basées sur l’univers de Harry Potter dans les parcs Universal Studios. Les livres et films originaux sont complétés par des attractions immersives, des jeux interactifs, et des produits dérivés, permettant aux fans de vivre l’univers de manière tangible. Toujours aux Universal Studios Floride, le land Marvel est précisément une adaptation, contrairement au land Marvel de Disneyland Paris ou on retrouve une diégèse plus proche des films des Studios Marvel.

Transmédia: jamais deux fois la même histoire

Le transmédia, en revanche, va au-delà de la simple adaptation d’un même contenu sur différents supports. Il s’agit de créer une expérience narrative où chaque média apporte une dimension unique à l’histoire globale.

Jeux Vidéo

Les jeux vidéo peuvent utiliser le transmédia pour enrichir l’expérience de jeu à travers différents supports.

  • Exemple :Halo” de Microsoft. En plus des jeux vidéo, l’univers “Halo” s’étend à travers des romans, des bandes dessinées, des séries animées, et des séries télévisées. Chaque support offre des détails supplémentaires et des histoires parallèles qui complètent l’expérience globale.
UNAI: le projet transmédia de GRIFFURE !

Animation

L’animation peut exploiter le transmédia pour créer des histoires immersives et fragmentées.

  • Exemple :The Matrix” de Warner Bros. Outre les films principaux, l’univers de “The Matrix” est exploré à travers des courts-métrages animés (Animatrix), des jeux vidéo, et des bandes dessinées, chacun révélant des aspects uniques de l’histoire globale.

Bande Dessinée

Les bandes dessinées peuvent utiliser le transmédia pour enrichir leur univers narratif.

  • Exemple :Marvel Cinematic Universe” (MCU). Les films de Marvel sont complétés par des séries télévisées, des bandes dessinées, et des contenus web qui explorent différents aspects de l’univers Marvel. Chaque média offre des morceaux de l’histoire globale, incitant les fans à consommer plusieurs supports pour une compréhension complète.

Attractions

Les attractions peuvent intégrer le transmédia pour offrir des expériences immersives et interactives.

  • Exemple :Star Wars: Galaxy’s Edge” dans les parcs Disney. L’expérience du parc est complétée par des applications mobiles interactives, des livres, des bandes dessinées, et des contenus en ligne qui permettent aux visiteurs de s’immerger dans l’univers “Star Wars” et d’en découvrir différentes facettes.

Principales Différences

Cross médiaTransmédia
Approche de la narrationLa même histoire est adaptée à travers différents supports pour maximiser la portée.Chaque média raconte une partie différente et unique de l’histoire globale, nécessitant une exploration active du public.
Interaction et EngagementVise à accroître la visibilité et la répétition du message.Encourage l’engagement interactif et l’exploration à travers divers supports.
Objectifs NarratifsMaximiser l’audience en adaptant le même contenu pour plusieurs plateformes.Créer une expérience immersive où chaque média enrichit l’histoire globale.
Complexité de la créationRelativement simple, avec une adaptation du même contenu pour différents médias.Plus complexe, nécessitant une planification et une coordination étroite pour maintenir une cohérence narrative à travers différents supports.
Les différences entre les différents positionnements clés

Conclusion

Le choix entre une stratégie cross média et transmédia dépend des objectifs créatifs et de l’engagement souhaité avec le public. Le cross média est idéal pour diffuser une histoire de manière cohérente sur plusieurs plateformes, tandis que le transmédia offre une expérience narrative enrichie et interactive. En comprenant ces différences, les créateurs de contenu dans le domaine des jeux vidéo, de l’animation, de la bande dessinée et des attractions peuvent mieux structurer leurs projets pour captiver et engager leur audience.


Pour en savoir plus, voici d’autres articles sur le sujet:

Les 3 Logiciels peu connus Gratuits pour faire des films d’animation

Dans le monde en constante évolution de la production de film d’animation, on a toujours envie de découvrir les logiciels qui permettent de gagner du temps sur sa production.  Aujourd’hui, je vous dévoile 3 outils de mon cru qui vont faire toute la différence sur vos projets. Avec des outils pour l’animation, le pipeline ou le montage !

Ils sont complètement gratuits et sont un bon début si vous débutez dans l’univers de l’animation (j’aurais adoré connaitre ces outils plus tôt !).

Blender BPY: pour une animation 3D plus pratique

Blender est une suite complète de création 3D qui excelle dans tous les aspects de la production audiovisuelle, de l’animation à la modélisation en passant par le rendu.

Ce que peu d’amateurs savent, c’est qu’il existe une interface API sur Blender appelé Blender PY (BPY). C’est une interface en Python qui peut faire gagner un temps précieux sur la mise en place de votre pipeline !

Avec BPY, vous pouvez créer des interfaces permettant de fluidifier l’activité de vos animateurs (avec des outils ajoutant des « props » ou des personnages).

Flow Frames: pour l’interpolation de l’animation

Flow Frames est un logiciel gratuit d’interpollation d’image propulsé par l’intelligence artificielle* qui offre une interface intuitive et des fonctionnalités avancées.

Avec Flow Frames, vous pouvez démultiplier par deux ou par 10 votre débit d’images. Pour cela, vous installez le logiciel, puis vous décidez la fréquence d’image et la durée de la prise de vue. Grâce à la grande variété de modèles intégrés au logiciel, vous allez pouvoir interpoler les images de votre footage.

Et ça marche même pour les films d’animation Stop motion ! Ça marche tellement bien que j’ai pu réduire le nombre d’image en 3D à rendre dans mon dernier projet de film d’animation !

Da Vinci Resolve: le best freemium

DaVinci Resolve est bien plus qu’un classique logiciel de montage vidéo. Il offre une pléiade d’outils pour l’étalonnage des couleurs, la correction des couleurs, la post-production audio… Il est démentiel !

Son interface interface regroupe toutes ces fonctionnalités dans un seul programme, ce qui en fait un choix incontournable pour les semi-professionnels comme pour les amateurs. En plus d’être un outil plutôt facile à prendre en main (à mon sens, plus que Final Cut Pro et Premiere Pro), il est compatible MacOS et Windows. C’est un incontournable !

Je l’ai utilisé pour de nombreux projets ! Il fonctionne très bien, mais attention aux formats d’exports. Le soft peut être téléchargé sur le site officiel de Black Magic.


En conclusion, que vous soyez un animateur de films indépendant ou un fanatique de pipeline pour la 3D, ces trois logiciels gratuits offrent les outils très chouettes pour réaliser vos projets !


*Cette intelligence artificielle n’est pas une intelligence artificielle générative !

Comment j’ai fait mon moteur de recherche web ?

Parmi mes projets personnels les plus fous se trouve une idée un peu farfelue.

Il y a quelques année de cela, durant l’année 2016, je me suis passionné pour une dimension très spécifique de l’informatique, à savoir l’accès à l’information.

Je me suis alors intéressé au fonctionnement de moteurs de recherche dédiés aux web. 

Alors si il existe plein de moteurs de recherche aujourd’hui, celui qui détient le monopole aux Etats-Unis et en Europe est bien évidemment Google. Egérie des Start-ups Garages et autres disrupteurs du dimanche, c’est aujourd’hui un portail rassemblant plus qu’un outil de recherche de page web, mais bien un assortiment de data-centers et de compétences permettant de dompter les flux de données à l’échelle mondiale.

Mais si nous revenons à la base du concept de moteur de recherche, c’est une tout autre idée bien que la vision reste la même.

Derrière un moteur de recherche tel qu’ils existaient dans la fin des années 90, il y a trois entités bien distinctes. Pour ce cas d’usage, je développerai le fonctionnement d’un moteur de recherche web très basique.

Le Crawler, l’explorateur du web

Tout d’abord, il y a le Crawler, aussi appelé Spider. C’est un logiciel qui se balade de page en page pour enregistrer l’ensemble des données associées. Il y lit le contenu, en déduit les mots clés associés, y recense l’ensemble des liens vers lesquels la page courante redirige.
Finalement, il fait exactement ce que son nom nous induit. On peut alors imaginer une petite araignée parcourant le web et traçant sa toile.
Chose important à noter: notre araignée robotisée, avant de pénétrer dans la page web, est tenu de lire un fichier robot.txt qui lui dit ou non si elle a le droit d’accéder ou d’enregistrer la page en question.

Une fois notre page web traitée, notre araignée poursuit son chemin en allant suivre les autres liens.

L’index: stocker l’information

Chaque page visitée par notre araignée est inscrite dans une base de donnée appelée l’index, qui regroupe l’ensemble des données relative à la page web.
Les pages sont recensées dans l’index et sont couplées à leurs indice de pertinence: le pagerank.

Le Pagerank: classer l’information

Par la suite, c’est au pagerank de récupérer ces données brutes et de noter la page web en conséquence.

Il va d’abord enregistrer sa pertinence en comptant le nombre de lien qui redirigent vers cette page. Puis, il lui donner un score arbitraire en fonction de la pertinence des pages de ces liens sources.

Aujourd’hui, il existe des normes dédiées au SEO (Search Engine Optimisation, ou Optimisation pour le référencement naturel), à l’accessibilité et aux standards. Par exemple, si votre site est doté d’une bannière en flash avec des polices de caractères clignotantes tout en omettant d’être lisible sur un téléphone, c’est compliqué de se frayer un chemin vers la première page de résultats.

Le Pageranker va également associer ces pages aux mots clé les plus pertinents.

Un champs de recherche cache parfois autre chose

Enfin, il y a le front, qui est le site web ou l’application permettant d’interroger notre index.

En 2016, je rêvais déjà de construire un petit moteur dédié à la recherche web. Hélas, il me manquait à ce moment quelques notions qui m’ont empêché de programmer l’outil de mes rêves.

A ce moment là, j’ai donc travaillé sur un méta-moteur de recherche !

Un méta-moteur de recherche, c’est un site ou une application qui (de base) n’a ni crawler, ni index. En effet, ce système se contente d’aller piocher chez la concurrence les résultats de recherche pour les ressortir sur une page avec un autre logo.

Du coup, à ce moment là, puisque je n’avais pas les compétences en programmation, j’ai décidé de travailler une autre partie tout aussi interessante: l’interface utilisateur.

Je me suis donc appliqué à repenser l’ensemble avec les moyens du bord.

https://www.youtube.com/watch?v=vtRnDP7rdF4

L’idée derrière ce projet était alors d’imaginer une nouvelle forme d’expérience utilisateur axée sur l’idée de personnifier le logiciel.
Inspirée par les mascottes de Microsoft Word comme Clippy qui conseillait l’utilisateur sur son usage du traitement de texte, Toast était voué à servir de visage à l’éternelle page blanche ornée du champs de recherche qui fait la réputation de l’internet.

Au delà le l’interaction sommaire, le personnage servirait également de champs de recherche qui s’affiche au gré des requêtes de l’utilisateur.

Mon objectif dans la réalisation de ce projet était de moderniser la manière dont l’utilisateur interagit avec son outil. C’était alors l’époque où les applications permettant d’échanger avec la machine avec leurs voix. Après tout, la voix de Siri permet de donner une dimension palpable à l’outil qu’on utilise. Humaniser un logiciel permet à mon sens de capter une nouvelle audience en ajoutant une couche de simplification au dessus d’un outil déjà simplifié à l’extrême.

https://www.youtube.com/watch?v=n4LuPULsrCQ

Avant cela, j’avais déjà travaillé sur une autre mouture de l’interface du moteur un peu plus proche de ce qui existait déjà.

Parcourir le web, un lien à la fois

Maintenant, parlons de mon projet qui remonte à deux ans (en 2020 donc). A cet instant, je m’intéresse beaucoup moins à l’interface utilisateur, mais bien à la technologie derrière les outils que j’utilise au quotidien.

J’ai le besoin de mieux comprendre comment faire tourner un vrai crawler.

Et pour cela, la première idée qui me vient à l’esprit est littéralement une boucle récursive: un moulin qui ne s’arrête jamais puisqu’il persiste à parcourir toutes les branches d’un arbre dont la hauteur n’est probablement pas un représentable par un nombre raisonnable.

Du coup, j’ai commencé à la dure ! Une boucle récursive est initialisée par un appel de l’utilisateur au format ligne de commande. Par la suite, une partie du code (au format Objet) se connecte à notre base de donnée pour être rappelée autant de fois que nécéssaire en écriture.
La boucle va ajouter ou modifier les valeurs dans notre base de donnée correspondant à la page web et dont la clé est pour le moment le lien hypertexte de notre page.

L’outil que j’ai développé est disponible sur Netneer.com !

Ce que j’en ai appris

Tout cela, en plus de me servir d’exercice, m’a permis d’entrevoir les limites des outils que j’utilisais alors, mais aussi les contraintes qui en découlent.

D’abord, le language JAVA est un langage séduisant et robuste, mais condamné à tourner sur une machine virtuelle appelée JVM (JAVA Virtual Machine). Cette dernière est une machine à gaz, opaque et dont on ne peut percevoir le fonctionnement de l’extérieur. En gros, c’est une boite noire qui n’est pas du tout optimisée pour mon idée, puisqu’à terme, je veux pouvoir faire des Threads de mes différents Crawlers pour faire tourner plusieurs araignées en parallèle. Ce qui fait que sur une machine donnée, je veux pouvoir avoir un maximum de threads qui tournent en parallèle, et qui soient orchestrés par un outil plus automatisable qu’un appel de commande.

Ensuite, il y a la base de données que j’utilisais: une base MySQL toute simple. Mais encore une fois, ce n’est pas ce que je veux pour manipuler de grandes quantités de données de manière plus souple, tout en imaginant un système de classification qui soit plus performant qu’un simple attribut. De plus, j’imagine que si une base MySQL est amplement suffisante pour faire tourner un site classique, ce n’est pas le meilleur outil pour l’application de mes rêves.

Je pense me tourner à terme vers une solution en C plus plus. Mais j’hésite encore, et comme je vois de nouveaux langages apparaître régulièrement, je pense avoir l’opportunité de découvrir de nouvelles manières de construire le moteur de recherche de mes rêves !

Conclusion

J’essaie de découvrir de nouvelles technologies à apprivoiser très régulièrement, et mes projets personnels sont pour moi l’un des meilleurs moyens de rester à la page.

Je trouve néanmoins que l’évolution de mon petit projet personnel m’encourage à en apprendre plus !